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Uma aventura no Porto
2 novembre 2008

CRIATURA

CRIATURA

ou l’épopée poétique d’une jeune génération ? 

 

__solta

 

Austère, totalement dépouillée des conventions éditoriales, la Revue Criatura vient de sortir. Il s’agit, là, du deuxième numéro de cette revue littéraire dont la seule chose qui nous soit permise, est de lire ses poèmes. C’est une revue qui fuit toutes les règles commerciales de diffusion, pas de périodicité, pas de distributeurs ; ils se vendent eux même avec la collaboration de quelques librairies indépendantes notamment à Lisbonne et partout ailleurs dans le pays. Le premier numéro est sorti en février et le second vient de sortir avec une très remarquable présentation de Fernando Pinto do Amaral, essayiste et poète, dans une grande maison de Poésie, A Casa Fernando Pessoa, à Lisbonne.

La Créature dépurée et totalement revigorante est ainsi devenue l’objet de tous les désirs et de tous les débats littéraires. Véritable souffle d´harmonie poétique collégiale, avant-gardiste, présidence trinitaire, cette revue crée sensation auprès des lecteurs de Poésie. Pour Rosa Maria Martelo, essayiste et professeure à la Faculté des Lettres de Porto, les textes de David Teles Pereira sont : « ceux qui pointent le mieux du doigt la démocratie déshumanisante qui tend à s’installer et dans laquelle nous vivons.». Dans l’ensemble, pour cette essayiste, les poètes de Criatura suivent les poètes de la génération de 90 tels que Manuel de Freitas (auquel nous concédons un large espace dans ce blog), Rui Pires Cabral, José Miguel Silva. En outre, il s’agit de poètes qui réagissent, à la manière poétique, au cynisme ambiant et scabreux de la société sans pour autant tomber dans un malstrom pamphlétaire. C’est pourquoi, cette revue se détache des normes de la presse en général, en excluant très catégoriquement toutes références éditoriales, iconographies, dédicaces, sommaires. Objet de lecture. Objet limpide de poésie, cette anthologie se veut l’émule de la créature de Frankenstein, sorte de Prométhée surmoderne. Néanmoins, on constate parfois quelques constructions un peu bancales d’un point de vue formel mais qui ne remettent absolument pas en question la qualité inestimable de ces jeunes poètes. Mais assistons-nous pour autant à une nouvelle génération ?

Pour les deux figures de proue de Criatura, David Teles Pereira et Diogo Vaz Pinto, il n’y a pas de doute que non : «Para haver uma 'nova poesia' tinha que haver alguma novidade partilhada e isso eu não sei se há» raconte Diogo. David partage cet avis et dit lui aussi que ce qui a été écrit jusqu’à présent : «não corresponde a uma nova poesia». Mais une chose est certaine, cette revue a l’ambition de perdurer et de s’imposer dans le panorama de la poésie portugaise en tant que génération : «Claro que tanto eu como o Diogo partilhamos aquele desejo poundiano do 'make it new', mas não é ainda uma posição de conjunto que nos diferencie de forma tão marcada da geração que nos antecedeu.». La meilleure raison de se faire une idée de cette poésie est donc de la lire. Nous vous renvoyons vers le lien du blog de Criatura.

 

IPSILON

LIRE L’ARTICLE DE IPSÍLON DU 12 SEPTEMBRE 2008.

 

OUTRO

 

Ao entardecer as ruas deixam-se atingir

pelo que quiseres. Compassivas, legendadas

para um ameno português, enredam-se

e vão falindo pelas linhas tortas

de uma subserviência sentimental.

Numa hora em que ninguém te olha

ou sequer procura, desfazes-te

entre curvas e erros, passos teus

e de um estranho que se habituou

a seguir-te sem fazer comentários.

 

Temos gostos diferentes e num café

cada um pede o que lhe apetece.

Eu penso na vida, ele na morte, e ficamos

laborando à volta de insignificâncias,

vagas ficções que acariciamos sabendo

que houve gestos mais memoráveis

que os nossos, aranhões mais fundos

na pele do tempo , e que de qualquer modo

tudo sarou. O Mal a que os dias nos levam

também já pouco abala este peito.

 

Vinte e três anos depois chegamos a isto

- a floração podre do desencanto.

Vejo agora esse enorme cadafalso

e como, um por um, os paraísos escoam

pelo ralo do nosso desinteresse.

Como um espasmo, um pensamento

descobre-se consanguíneo com a cinza

cuspida por este cigarro e o mais difícil

de assumir é que nem a queda do anjo

é livre, nem de nada lhe vale gritar.

 

DIOGO VAZ PINTO.

In Criatura, nº2, setembro 2008, p 77.

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