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Uma aventura no Porto
17 décembre 2008

Visions de l’autre, ou bien c’est moi

Dimanche, nous avons décidé de prendre un peu de bon temps et d’aller faire un tour du côté de la Fondation Serralves qui est un centre culturel très important à Porto et au Portugal. On en a donc profité pour voir la rétrospective sur Juan Muñoz que propose la fondation actuellement. Et il faut dire que c’est une très belle exposition.

 

Les œuvres de Muñoz témoignent d’un travail sur l’espace. Que celui-ci soit investi par des figures aux positionnements les plus divers, ou encore qu’il soit envisagé comme mouvement et sur le mode de la transition, il est toujours au centre des implications de l’artiste. Figures en suspensions, éparpillées, dupliquées et espacées, l’univers de Muñoz s’élabore autour d’un certain vide. Et l’observateur, quant à lui, est appelé, voire intimé d’y participer et de l’habiter. Les créations balconyde Muñoz ne se regardent pas, elles s’expérimentent. Sinon, comment comprendre les balcons qui reproduisent une rue quelconque et ses hôtels, sans nous imaginer nous même sur ces mêmes balcons à regarder les badauds qui passent, c'est-à-dire nous même, et qui regardent en l’air les figures qui peuplent ces balcons... Regards croisés, je est un autre.

Les esSerralves_024caliers et ascenseurs représentent l’instabilité de l’espace, toujours en changement. Ils évoquent l’impossibilité de se fixer et finalement d’habiter le monde. Un monde qui d’ailleurs est en désastre … Loaded Car : un accident de voiture représente la violence du monde actuel. Au centre de la scène, un homme clame sa prédominance, et s’amplifie par son wasteland_reuters500_14092tombre pour s’imposer dans ce drame, mais il rétrécie notablement si l’on change la perspective pour re(dé)centrer le sujet. Wasteland¸ simplement un homme qui n’attend rien, les jambes suspendus, sans appui, seul, dans un espace dénudé, inhabité et inhabitable, surplombant un sol qui joue sur les perspectives, un sol trompeur, une illusion d’optique, que le spectateur est obligé de traverser pour passer à la salle suivante, sous le regard railleur du petit homme. Car les figures de Muñoz rient.


Serralves_014


Serralves_040Le rire qui était le propre de l’homme devient le propre de ces personnages qui l’utilisent pour l’exclure, l’homme : Many Times. Ici une salle remplie de statues aux traits asiatiques et qui se ressemblent toutes. Des statues qui sont réunies en petits groupes et qui semblent prisent dans des conversations soutenues. Et elles rient… le spectateur entre dans la salle, aperçoit cette foule en contrebas et est invité à s’y mêler. Mais il est accueilli par deux sourires moqueurs qui lui font sentir son inquiétante étrangeté, et au milieu de cette foule, ces statues prennent soudain vie pour nous faire sentir notre différence, notre altérité.


Serralves_043

first_vanister

 

Ainsi, ces figures révèlent la difficulté d’assoir l’unité du sujet et minent toute tentative d’affirmation du moi : d’où ces miroirs qui ne reflètent que des masques. Plus rien n’est sûr, pas même cette rampe, qui cache un dangereux cran d’arrêt. Il est certain que Muñoz ébranle nos certitudes et nous engagent à nous interroger sur ce qui fonde notre quotidien et notre propre identité.

 

Après avoir nourri notre esprit, nous avons nourri notre corps. Nous sommes allés déjeuner au restaurant de Serralves où il y avait un buffet à volonté. C’est vrai que les buffets à volonté d’habitude c’est pas top, mais celui-là était plutôt sympa, à part les dessert. Et puis ça nous a changé des grillades… Puis on a bu un coup de rouge pour fêter notre sortie. C’est pas tous les jours dimanche ! Après, bien sûr, on s’est promené dans les jardins de la fondation pour digérer, mais comme il faisait froid, on a écourté la ballade pour nous réfugier dans un centre commercial (Encore !!!). C’est tout pour ce joli dimanche (je ne parle pas des jolies choses que j’ai achetées, ni de la manucure que j’ai faite et que j’ai abîmée 10 mn après être sortie de l’esthéticienne… ça n’intéresse personne)

 

Miccoli va bien, et il est tout gros maintenant !


Serralves_001Serralves_096

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Commentaires
R
Alex,<br /> <br /> Ta présentation de l'exposition de Juan Muñoz est digne des plus grands critiques d'art. Tu maîtrises le verbe; ce qui te permet de faire ressortir les émotions et de transmettre à tous ceux qui ne sont pas allés voir l'expo l'envie de faire le déplacement. Je n'ai qu'une chose à dire, tu arrives au sommet de ton art.<br /> <br /> Bonne fête à toi et Sara! Merci pour ton mail.
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